LIAISON PAR CABLE - SYNDICAT MIXTE DES MOBILITES DE L'AIRE GRENOBLOISE

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Contribution

Bénédicte Champel - Sassenage - 16/12/2023 13h30 - Registre numérique
Avis DEFAVORABLE
Madame et Messieurs les Commissaires Enquêteurs,

Je souhaite vous faire part de mon AVIS DEFAVORABLE concernant le projet de Métrocâble, pour les raisons suivantes :

1 - Manque de justification du besoin :

Ce Métrocable répondra à un besoin s’il est utilisé par les habitants de la région.

Il y a trois profils principaux d’utilisateurs potentiels du Métrocable :

- Les habitants des communes proches du cable (Sassenage, Fontaine, Saint Martin le Vinoux) : pour ces habitants, rejoindre la Presqu’ile peut se faire (et se fait déjà en grande partie) à vélo ou en transports en commun (lignes C6, 54, 22). Il est indiqué dans le Document D00, p47-48) que les lignes 22 et C6 ne desserviront plus la Presqu’ile puisqu’elles seront en doublon avec le Cable. Pour les utilisateurs de ces lignes, cela induira donc un temps de parcours rallongé du fait d’une correspondance, et un risque qu’ils se reportent vers la voiture…

- Les habitants du Pays Voironnais, la Bièvre…, qui utilisent majoritairement leur voiture pour se rendre sur le Polygone Scientifique. Avec l’élargissement de l’autoroute, et la création d’accès supplémentaires (entrée en direction du Nord au niveau de la rue Jules Horowitz), qui peut penser que ces automobilistes vont aller se garer à La Poya ou Saint Martin le Vinoux pour prendre le Cable et se rendre à leur travail ?

- Les habitants du Vercors et de Chartreuse qui se rendent sur le Polygone Scientifique (pour ceux qui se rendent ailleurs dans l’Agglomération, ils peuvent rejoindre le Tram A ou le Tram E pour rejoindre le Centre ville, et donc le Métrocable n’apporte pas grand chose). Pour certains de ces usagers, effectivement le Métrocable peut être un moyen de faire la dernière partie du trajet. Cependant, le tracé du Métrocable correspond à la partie qui actuellement circule bien (rue de l’Argentière). Il ne résoudra pas le problème des embouteillages qui se situent plus en amont (rue de Romans à Sassenage)

La fréquentation annoncée par le SMMAG pour le Métrocâble (4600 trajets / jour à la mise en service, 7700 trajets / jour à terme – document A00, p33) est très probablement surévaluée car elle ne tient pas compte des nouvelles habitudes post-Covid concernant les trajets domicile – travail (développement du télétravail, augmentation des déplacements en vélo), et de l’abandon de la partie Sassenageoise du projet Portes du Vercors.

On peut également se poser la question de la variation de cette fréquentation au cours de la journée, et entre les jours de semaine et le week-end, du fait que le pôle majeur sur le Métrocable est constitué par les entreprises de la Presqu’Ile.

2 - Manque d’objectivité dans la comparaison des alternatives (Document A00, p21) :

Le Document A00 présente un tableau comparant 3 solutions (« au fil de l’eau », « liaison par bus » et Métrocable) selon différents critères.

Ce tableau ne mentionne pas un certain nombre d’éléments en défaveur du transport par cable par rapport à une liaison par bus, et notamment le manque de flexibilité du transport par cable pour s’adapter à l’évolution de la fréquentation sur une journée, sur la semaine, à plus long terme. Pour les lignes de bus, il est possible d’adapter la fréquence des bus à l’évolution de la fréquentation. Pour le Métrocable, le cable tourne en continu depuis l’ouverture de l’installation jusqu’à sa fermeture. En dehors des heures de pointe en semaine, il tournera donc quasiment à vide.

3 - Coût important

Le coût annoncé (Document D00, p47) est de 65M€ pour la construction (chiffres datant de 2019, donc à réévaluer) + entre 2.9M€ et 2,2M€ par an pour l’exploitation / maintenance. Des coûts de renouvellement de 10M€ tous les 25 ans sont également à prévoir (€ de 2019, donc à réévaluer).

4 - CO2 évité très faible

Il est indiqué (Document B04, p171) que le projet permettra d’éviter l’émission de 363 TeqCO2 en 2025. Ce chiffre est à mettre en regard des objectifs du PCAEM de Grenoble Alpes Métropole, qui indiquent un objectif de réduction de 485 000 Teq CO2 entre 2016 et 2026, soit 48 500 Teq CO2 par an.

L’impact CO2 représentera moins de 1% des objectifs de Grenoble Alpes Métropole !

5 - Manque d’équité de traitement des citoyens

Etant donné la faible justification de ce projet de Métrocable, on peut se questionner sur l’intérêt de consacrer un investissement aussi coûteux sur cet axe de déplacement, et dans une zone de l’agglomération déjà particulièrement bien dotée.

En effet, cet investissement important ne risque-t-il pas de reporter voire annuler d’autres investissements envisageables ailleurs ?

Cela questionne le principe d’équité de service public pour les citoyens.

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