Herve Madinier - Sassenage - 13/12/2023 17h23 - Registre numérique
MÉTRO CÂBLE DE SASSENAGE
Madame, Monsieur,
En qualité de Sassenageois que je suis et conseiller délégué de la commune en charge des mobilités, je connais parfaitement ce dossier et je porte à votre connaissance ma contribution à cette enquête publique sur le projet de liaison par câble entre FONTAINE et SAINT - MARTIN LE VINOUX.
Observations :
Il est bon de rappeler la genèse de ce projet et le lancement des études qui date de 2014.
Après presque, 10 ans d’analyses, de comité de pilotage, de concertation préalable et d’enquête publique le projet n’a toujours pas vu le jour et pour cause…
Le Tracé :
Celui-ci ne répond en rien à la problématique de déplacement sur l’agglomération grenobloise. Les besoins en la matière ne sont pas orientés EST/OUEST, mais bien sûr un axe NORD/SUD.
Par ailleurs, il va générer des nuisances sonores perpétuelles et visuelles affligeantes aux riverains, ainsi qu’une violation de leur vie privée, sans parler des risques majeurs de survol des zones à risques tels que des lignes à haute tension de 63 000 volts, une zone nucléaire, de même qu’un gazoduc.
L’implantation :
Celui-ci avait été imaginé en lien avec la construction sur la ZAC portes du Vercors de 1700 logements et ce malgré à l’époque, l’interdiction de construire, car ce secteur était déjà en zone inondable. La commission d’enquête publique du PPRI de la ZAC porte du Vercors, a rendu en juillet 2023 un avis défavorable sur la ZIS pour la construction des 1700 logements sur Sassenage, à cause des aléas très fort des risques d’inondations. Aujourd’hui Sassenage subit déjà fortement les nuisances engendrées par le trafic routier sur les avenues de Romans et Valence avec une affluence quotidienne de 18 000 véhicules/jour. Il va sans dire que la situation actuelle va très vite se dégrader, car cette implantation va faire un appel d’air, générant un flux encore plus important de véhicules, augmentant par la même occasion la pollution atmosphérique et les risques d’accident.
Le coût de construction et la maintenance :
Le projet est estimé aujourd’hui aux environs de 85 M€ HT et devrait probablement avoisiner les 100 M€ au final pour seulement 3,5 Km et 4 stations de voyageurs.
À savoir, que le coût de construction par voyageur et au kilomètre d’une liaison par câble, est deux fois plus élevé qu’un transport par ligne de Tramway, car le Tramway permet de transporter 10 fois plus d’usagers dans la même temporalité. S’agissant des coûts de maintenance, ils sont 4 à 5 fois plus élevés qu’une télécabine en station de sports d’hiver, ainsi que les opérations d’entretien qui seront d’environ une quinzaine de jours à chaque fois. D’autre part, étant donné qu’aujourd’hui le pôle d’échanges voyageurs sur la presqu’île est d’environ 1000 usagers toutes lignes confondues et que le SMMAG prévoit au lancement une fréquentation de 4600 personnes, cette insuffisance commerciale va générer une gestion déficitaire. Pour couronner le tout, le SMMAG a attribué le marché à POMA avant même de savoir si celui-ci était réalisable et s’il répondait aux besoins. C’est le monde à l’envers.
Aspect Technique :
La réalisation d’un transport collectif quelque qu’il soit, est intimement lié à une urbanisation d’envergure à proximité afin que celle-ci soit justifiée et rentable. Or étant donné que les 1700 logements sur la ZAC des portes du Vercors sur Sassenage ne se réaliseront pas, cela conforte un peu plus l’idée qu’il n’est pas nécessaire de créer un projet d’envergure, mais seulement de revoir les tracés et les fréquences des lignes de bus existantes, comme la ligne chrono C6 qui aujourd’hui est exploitée avec des bus standard qui sont loin d’être saturé même aux heures de pointe et que si le besoin s’en fait sentir, il y aurait toujours la possibilité de les remplacer par des bus articulés de plus grandes capacités, ce qui je le rappelle n’a pas été fait dans les études. En outre, il n’y a pas de parking dédié à Saint-Martin le Vinoux et à Sassenage pour absorber leurs soi-disant 4600 voyageurs par jour. On nous annonce un gain de temps de 1’30’’ par rapport au bus, ce qui bien entendu n’est pas avéré, car si le nombre de cabine devait augmenter, cela rallongerait le temps de parcours à cause de l’échange clientèle et pour le coup rendrait ce mode de transport encore moins attractif. Il est important de rappeler que le 1er frein à l’utilisation des transports en commun, c’est justement les temps de parcours trop long. À savoir également, que l’exploitant M-TAG qui sera en charge de gérer cet équipement, n’est absolument pas en mesure aujourd’hui de faire face, puisque celle-ci rencontre d’énormes difficultés à recruter du personnel et qu’à ce jour cette entreprise n’a pas la compétence requise pour exploiter ce type d’équipement, car ce n’est pas son cœur de métier.
Nature et Environnement :
Avec l’implantation des pylônes et ses fondations de grandes profondeurs, la nappe phréatique sera inéluctablement polluée. L’impact sur la faune sera catastrophique à cause des câbles. À Sassenage nous sommes depuis toujours considérés comme le grenier grenoblois, car nos terres agricoles sont très riches en fertilité. C’est pourquoi nous défendons sur ce territoire la création d’une ferme urbaine et pédagogique pour alimenter en circuit court l’agglomération grenobloise.
En conclusion :
Eu égard, des arguments évoqués ci-dessus, je demande l’abandon pur est simple de ce projet.
NON AU METROCABLE !